Noriap entre dans une nouvelle ère
Le groupe coopératif Noriap va investir 50 M€ sur cinq ans dans le cadre de son projet « Nouvelle Ère 2030 ». Objectifs : créer une filière régionale de production de frites, faire monter en puissance Cocorette, se diversifier dans la boulangerie, accompagner la création du canal Seine-Nord Europe et développer l’agrivoltaïsme.
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Lors de son assemblée générale qui s’est déroulée mardi 21 janvier à Amiens (Somme), le groupe Noriap a présenté son projet d’entreprise « Nouvelle Ère 2030 ». Il vise à « passer d’une vision centrée coopérative à une vision groupe, car 48 % de notre chiffre d’affaires est généré en dehors de la coopérative », a expliqué David Saelens, président de Noriap. Les réflexions qui ont duré un an ont débouché sur un projet qui a notamment pour but d’apporter de nouvelles sources de valeur en se diversifiant dans le domaine de l’agriculture, mais aussi au-delà.
Production de frites 100 % françaises
Le groupe Noriap, dont le territoire couvre les Hauts-de-France et la Haute-Normandie, va injecter pas moins de 50 M€ sur cinq ans dans différents projets. Parmi ces investissements, 10 M€ vont être consacrés d’ici 2030 à la filière pomme de terre pour laquelle la coopérative a de grandes ambitions.
« Depuis quatre ans, nous nous sommes réengagés dans la contractualisation et l’approvisionnement de différents marchés, détaille Damien François, directeur général du groupe Noriap. Cette activité atteint déjà 100 000 t de pommes de terre, mais nous souhaitons franchir une nouvelle étape en étant partenaire d’une nouvelle filière régionale de production de frites 100 % françaises à destination de la restauration. » Noriap va s’associer avec un outil industriel régional et est engagé avec un « très grand acteur de la restauration en France ». Les noms n’ont pas été dévoilés.
Doubler les ventes de Cocorette
Autre investissement : Noriap veut redresser le volume de production de Cocorette, son pôle de production et de diversification d’œufs. « Notre volonté est de réinstaller 400 000 poules, indique Damien François. Pour cela, Cocorette va investir 10 M€ sur cinq ans pour l’accompagnement des éleveurs et le redimensionnement de ses outils. Au-delà du volume, nous voulons actionner le levier de la valeur en redéployant notre marque propre, avec le doublement en trois ans des ventes dans les linéaires. » Cocorette mise sur un nouveau packaging des boîtes d’œufs.
Une dizaine de boulangeries d’ici cinq ans
Le groupe Noriap va aussi engager un nouveau partenariat avec Boulangerie Louise (qui fait partie du groupe InVivo), afin de créer un réseau d’une dizaine de boulangeries sur son territoire d’ici cinq ans. L’ambition de Noriap est de « capter de la valeur à l’extérieur du monde agricole pour l’amener dans notre écosystème, illustre Jérôme Oger, directeur de la filiale Sicap de Noriap. C’est un marché qui a du sens pour nous, il est en plein développement. » La première boulangerie devrait ouvrir fin juin à Amiens. C’est aussi 10 M€ qui sont investis dans ce projet.
Fluvial et agrivoltaïsme
Par ailleurs, dans le cadre de la construction du canal Seine-Nord Europe, le groupe Noriap va injecter 10 M€ dans le port fluvial de Languevoisin (Somme), lequel va devenir une plateforme agrilogistique. « Noriap aura un rôle d’aménageur de plateforme mais aussi d’exploitant de ce port fluvial », détaille Damien François.
Sur le volet environnemental, le groupe coopératif investit aussi 10 M€ dans l’agrivoltaïsme. Il s’est associé en avril dernier avec le producteur d’énergie solaire TSE pour construire des projets agrivoltaïques sur sept zones de son territoire. « Les premiers précontrats ont été présignés », précise le directeur général.
Noriap intègre le programme Transitions
Noriap entend aussi accélérer sur l’agriculture régénérative après avoir signé il y a trois ans un contrat sur cinq ans avec Nestlé dans le cadre du programme Sols vivants. Aujourd’hui, 90 agriculteurs sont engagés dans la démarche, soit 40 000 t de céréales. « Mais nous avons besoin de passer à l’échelle de la rotation, c’est-à-dire d’embarquer plus de volumes et plus d’agriculteurs », juge Nathalie Ternois, directrice agriculture de Noriap.
La coopérative a ainsi décidé de s’adosser à Vivescia pour intégrer le programme Transitions, dans le cadre d’une approche multifilières. Objectif : produire 100 000 t de matières premières issues de Transitions d’ici à 2028. Pour cela, elle a mis en place une « coalition » dont les premiers partenaires sont les Grands Moulins de Paris, partenaire historique de la coopérative, Novial et Cocorette, ainsi que Tereos.
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